
Le choléra au Malawi provoqué par le climat
Une étude génomique établit un lien entre l’épidémie de choléra qui frappera le Malawi en 2022-2023 et les souches qui circulaient au Pakistan lors de l’épidémie de 2022. L’étude1, publiée dans Emerging Infectious Diseases, a analysé 49 génomes provenant d’échantillons de patients et a identifié des liens étroits avec la lignée El Tor O1, avec seulement 11-16 différences SNP entre les souches du Malawi et du Pakistan. La lignée El Tor O1, 11-16 SNP, est un groupe de bactéries du choléra responsables de la septième pandémie de choléra qui sévit depuis 1961. Il n’y a que 11 à 16 petites différences génétiques entre ces souches, ce qui montre qu’elles proviennent probablement de la même source récente.
L’équipe de chercheurs suggère que la souche de choléra a pu être introduite au Malawi par un voyageur en provenance du Pakistan, les liaisons aériennes entre les deux pays ayant été fréquentes au cours du premier semestre 2022. L’épidémie, qui a fait près de 1 800 morts, a été intensifiée par deux cyclones tropicaux consécutifs et des déplacements de population à grande échelle. Les résultats mettent en évidence la façon dont les extrêmes climatiques peuvent accélérer la propagation des maladies infectieuses et soulignent le besoin urgent d’une surveillance basée sur le génome et d’un partage des données au niveau régional.
Le commerce des calaos met les espèces en danger d’extinction
La forte augmentation du commerce international de calaos africains met plusieurs espèces en danger d’extinction. Une étude2, publiée dans Biological Conservation, montre que près de 2 700 calaos - la plupart d’Afrique occidentale et centrale - ont été importés aux États-Unis entre 1999 et 2024, en grande partie sans être réglementés par les lois actuelles sur le commerce mondial. Des espèces comme le calao à joues jaunes et le calao à joues brunes, toutes deux classées comme vulnérables, sont de plus en plus ciblées pour les marchés d’animaux de compagnie exotiques.
L’étude met en garde contre le fait que les protections existantes de la CITES pour les calaos asiatiques ont entraîné une plus grande demande pour les espèces africaines, créant ainsi un marché incontrôlé. Les calaos jouant un rôle écologique essentiel dans la dispersion des graines et la régénération des forêts, leur disparition pourrait avoir des répercussions sur des écosystèmes entiers. Les auteurs appellent à une inscription urgente à l’annexe II de la CITES et à une application plus stricte de la législation afin d’éviter l’extinction.
La modélisation géospatiale révèle les points chauds de la tuberculose en Afrique
En utilisant une modélisation statistique avancée (géospatiale bayésienne), les chercheurs produisent la carte la plus détaillée à ce jour de la prévalence de la tuberculose dans 14 pays africains. Sur la base de 50 enquêtes démographiques et de plus de 200 points de données géolocalisés, le modèle estime à 1,28 million le nombre de cas de tuberculose, révélant des différences régionales frappantes : certaines régions ne signalent que 0,25 cas pour 1 000 habitants, tandis que d’autres en signalent plus de 7 pour 1 000.
L’étude3, publiée dans Communications Medicine, identifie le Nigeria et le Mozambique comme les principaux points chauds et montre que le fardeau de la tuberculose est étroitement lié à des facteurs environnementaux et d’accès tels que des précipitations élevées, des températures plus chaudes et la proximité de centres urbains. Ces résultats pourraient aider à concevoir des stratégies de lutte contre la tuberculose plus ciblées et fondées sur des données probantes.
Mise en évidence d’un lien génétique entre le vecteur du paludisme et le Kenya
Une étude montre que le vecteur invasif du paludisme Anopheles stephensi est entré au Kenya par le biais d’introductions multiples et indépendantes, sur la base de l’analyse de 147 échantillons de moustiques collectés dans sept comtés entre 2022 et 2024. Le vecteur, présent en Asie du Sud et au Moyen-Orient, n’a pas été détecté au Kenya avant 2022. Les chercheurs ont identifié trois groupes génétiques distincts, dont un qui n’avait pas été observé auparavant dans les pays voisins. Il s’agit de la première preuve génétique confirmant les incursions répétées d’An. stephensi au Kenya, certains haplotypes correspondant étroitement aux populations du sud de l’Éthiopie. L’étude4 présente également une nouvelle modélisation de la répartition des espèces qui prédit le potentiel de propagation du moustique dans des régions plus sèches et de faible altitude qui n’ont pas encore été touchées. Elle montre qu’An. stephensi prospère dans les environnements urbains et périurbains, ce qui fait craindre une augmentation de la transmission du paludisme dans les villes.
Une étude tanzanienne révèle que le manque de calcium est un facteur de risque pendant la grossesse
Une étude5 publiée dans Scientific Reports révèle qu’un faible taux de calcium dans les os des futures mères (hypocalcémie maternelle) est un facteur de risque majeur de pré-éclampsie (PE-E) - une affection qui entraîne une tension artérielle dangereusement élevée.
La pré-éclampsie est l’une des principales causes de maladie et de décès maternels et périnataux, en particulier dans les pays à faibles ressources. Il s’agit d’un ensemble d’affections graves survenant après 20 semaines de grossesse. L’éclampsie est une forme plus sévère qui comprend l’apparition de convulsions chez une femme souffrant de pré-éclampsie.
Dans une étude portant sur plus de 300 femmes enceintes dans le nord-ouest de la Tanzanie, les chercheurs ont constaté que celles dont le taux de calcium sérique est faible sont 11 fois plus susceptibles de développer une PE-E que celles dont le taux est normal. Cette association met en évidence un facteur de risque potentiellement modifiable dans les régions où l’accès au dépistage prénatal est limité. Étant donné que les patientes souffrant de PE-E nécessitent des séjours hospitaliers plus longs et des interventions plus importantes, les auteurs appellent à un dépistage systématique du calcium et à une supplémentation pendant les soins prénatals dans les régions à faibles ressources.