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L’IA et les satellites révèlent les lacunes des données sur le rendement des cultures en Afrique

Une base de données harmonisée sur la production agricole révèle une surestimation généralisée des statistiques officielles sur le rendement des cultures dans les pays africains. Publiée dans Scientific Data, l’étude1 intègre plus de 60 enquêtes de micro-données et d’imagerie satellitaire dans le cadre de l’initiative GROW-Africa. En comparant les taux de rendement national avec les enquêtes sur les ‘coupes de cultures’ vérifiées sur le terrain et les données de télédétection, les chercheurs ont constaté des surestimations de plus de 30% dans certains pays.

Le modèle est conçu pour fonctionner dans divers systèmes agricoles et zones agroécologiques, ce qui permet d’établir des prévisions de rendement modulables et peu coûteuses. Cette approche pourrait contribuer à transformer l’organisation de la sécurité alimentaire, en particulier dans les régions où les données sont rares. L’outil open-source utilise des modèles alimentés par l’IA pour la surveillance d’agricole en temps réel, offrant aux décideurs politiques un moyen plus précis de suivre la production alimentaire et de répondre aux risques liés au climat.

Les populations africaines présentent la plus grande diversité de gènes immunitaires

Une étude de séquençage en profondeur des gènes de l’antigène leucocytaire humain (HLA) en Afrique orientale et australe a révélé une diversité génétique extrêmement élevée, avec des conséquences pour la susceptibilité aux maladies, le développement de vaccins et les greffes d’organes. L’étude2, aussi publiée dans Scientific Reports par une équipe de chercheurs de l’Africa Health Research Institute (AHRI) et de l’Université du Kwazulu Natal (UKZN) en Afrique du Sud, a analysé les allèles HLA-A, -B et -C dans plusieurs pays d’Afrique et a découvert plus de 1 500 variantes uniques, dont des centaines n’avaient jamais été signalées auparavant.

Les HLA-A, -B et -C sont des gènes du système HLA, un élément clé du système immunitaire qui aide l’organisme à reconnaître et à combattre les infections.

Les résultats suggèrent que les populations africaines sont porteuses du plus large spectre de gènes HLA au monde, ce qui souligne l’importance d’inclure les données génomiques africaines dans les programmes internationaux de développement de vaccins et de recherche biomédicale.

Cartographie des écarts de survie au cancer du sein en Afrique

Une nouvelle étude3 publiée dans The Lancet Global Health met en évidence l’influence de la géographie sur la survie au cancer du sein en Afrique subsaharienne. S’appuyant sur les données de plus de 2 100 patientes dans cinq pays (Namibie, Nigeria, Afrique du Sud, Ouganda et Zambie), l’étude a révélé que les longs trajets vers les centres de traitement réduisaient considérablement les taux de survie. Les femmes demeurant à plus d’une heure d’un centre de traitement du cancer avaient un taux de survie à quatre ans de seulement 37%, contre 54% pour celles vivant dans des zones urbaines. Parmi les femmes atteintes d’un cancer du sein au stade précoce, celles qui vivaient plus loin avaient un risque de décès plus que doublé (2,14 fois plus élevé) par rapport à celles qui vivaient plus près du centre de traitement.

L’étude présente les preuves les plus solides à ce jour que la distance est un obstacle structurel à la survie au cancer en Afrique. Les auteurs appellent à un investissement urgent dans les soins décentralisés du cancer, y compris les centres de traitement régionaux, les services de diagnostic mobiles et les programmes d’aide au transport.

Soixante ans de changement hydro-climatique en Afrique de l’Ouest

Une étude4 portant sur 60 ans de données provenant du bassin versant du fleuve Mouhoun, au Burkina Faso, révèle l’évolution des précipitations et du débit des cours d’eau au fil du temps. Les chercheurs, dirigés par Tazen Fowé de l’Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement au Burkina Faso, ont identifié trois périodes climatiques distinctes : une forte baisse du débit pendant les sécheresses des années 1970 et 1980 (-39%), une reprise partielle après 1990 (+68%), et une légère baisse ces dernières années.

Ils ont également constaté que le débit des cours d’eau est très sensible aux précipitations : pour chaque augmentation de 1% des précipitations, le débit des cours d’eau augmente de 2,1%. En revanche, les variations de l’évaporation ont eu un impact plus faible. Les auteurs ont souligné l’importance des stratégies de gestion adaptative de l’eau qui tiennent compte de ces modèles non stationnaires, en particulier pendant les saisons des pluies.

L’Afrique reste le continent le plus touché par les MTN et le paludisme

Une étude mondiale5 a révélé des inégalités persistantes dans le fardeau des maladies tropicales négligées (MTN) et du paludisme. Publiée dans Scientific Reports, l’étude a analysé les données de 1990 à 2021 et a révélé que, malgré une baisse de 27% du nombre d’années de vie corrigées de l’incapacité (AVCI) pour ces maladies, l’Afrique subsaharienne continue de supporter un fardeau disproportionné. En 2021, les pays à faible revenu d’Afrique centrale et occidentale représentaient plus de 70% de toutes les AVCI dues aux MTN et au paludisme.

Les auteurs appellent à une intensification des interventions, à un renforcement des systèmes de santé et à une répartition plus équitable des ressources.