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La modélisation des cultures offre des perspectives pour les régions africaines touchées par la mousson

Une étude1 sur les effets du climat sur les rendements du blé et du maïs en Asie du Sud offre des enseignements pour les régions africaines qui connaissent un climat mousson subtropical similaire. Publiée dans Scientific Reports, cette étude a utilisé des méthodes statistiques permettant de traiter des données imprécises afin d’évaluer l’impact des variations des précipitations et des températures sur la productivité des cultures. En combinant les données climatiques locales et les pratiques agricoles, le modèle a simulé huit stratégies d’adaptation, notamment la révision des calendriers de plantation et l’utilisation de variétés de cultures résistantes au climat.

Bien que l’étude se soit concentrée sur les plaines indo-gangétiques, cette approche est prometteuse pour les pays africains confrontés à des défis similaires en matière de variabilité des précipitations saisonnières et de perte de rendement. Des régions telles que la savane nord du Nigeria et les hauts plateaux d’Éthiopie présentent des schémas comparables de stress des cultures. Cette recherche souligne le potentiel de la modélisation adaptative des cultures pour alimenter les systèmes d’alerte précoce.

Des protéines anciennes présentes dans l’émail révèlent des indices sur l’ancêtre des mammifères

Des dents fossiles provenant du bassin de Turkana, au Kenya, ont permis de préserver des protéines de l’émail, offrant ainsi de nouvelles perspectives sur l’évolution précoce des mammifères africains. Publiée dans Nature par des chercheurs américains et kenyans, notamment du Turkana Basin Institute et du Turkana University College, l’étude2 a utilisé une technique avancée de spectrométrie de masse pour extraire pour la première fois des séquences protéiques de dents fossilisées vieilles de 18 millions d’années appartenant à des primates, des éléphants et des carnivores disparus.

Cette technique permet d’effectuer des analyses phylogénétiques même sans ADN ancien, élargissant ainsi considérablement les archives fossiles moléculaires à une période plus reculée de l’évolution. Les chercheurs ont reconstitué les relations entre les espèces, identifiant les divergences entre les lignées et les schémas géographiques qui relient les fossiles à la diversité des mammifères modernes.

Cette découverte ouvre la possibilité d’étudier des espèces animales disparues encore plus loin dans le temps, jusqu’au Cénozoïque, qui a débuté il y a 66 millions d’années.

Des isotopes révèlent des changements dans les schémas des eaux souterraines au Nigeria

Une nouvelle étude hydrogéologique3 du bassin Komadugu-Yobe, dans le nord-est du Nigeria, a mis en évidence des schémas plus clairs de recharge des eaux souterraines en utilisant les isotopes stables δ¹⁸O et δ²H pour retracer l’origine des sources d’eau. Publiée dans Science of the Total Environment, cette étude a comparé les signatures isotopiques de l’eau de pluie et des eaux souterraines locales, montrant que la recharge est principalement due aux pluies saisonnières récentes plutôt qu’à des sources d’eau plus anciennes ou plus éloignées. Cette information est essentielle pour la gestion de l’eau dans ce bassin transfrontalier.

Les auteurs, dirigés par le scientifique nigérian Abdulrahman Shuaibu de l’université Ahmadu Bello de Zaria, ont souligné la nécessité d’une coopération régionale pour gérer de manière durable cette ressource en eau vitale dans un contexte d’incertitude climatique croissante.

Le réchauffement de l’Atlantique Nord accélère l’apparition du phénomène El Niño

La hausse des températures dans l’Atlantique Nord accélère désormais le réchauffement de la surface de l’océan connu sous le nom de phénomène El Niño. Publiée dans Nature Communications, une étude de modélisation4 révèle que le réchauffement de l’Atlantique perturbe les alizés du Pacifique plus rapidement que par le passé, déclenchant une transition plus rapide vers les phases El Niño. Ce changement a des implications importantes pour les prévisions climatiques saisonnières, en particulier dans les régions vulnérables d’Afrique.

À l’aide de simulations d’ensemble, les chercheurs ont isolé les mécanismes de rétroaction entre les océans Atlantique et Pacifique, et les ont reliés aux changements dans les régimes pluviométriques, en particulier dans la Corne de l’Afrique et au-delà. Ces résultats améliorent la compréhension de la dynamique climatique interocéanique et contribuent à renforcer les systèmes d’alerte précoce pour les communautés exposées aux risques de sécheresse ou d’inondations liés au phénomène El Niño.

Les jeunes forêts, essentielles pour la réduction des émissions de carbone

Les forêts secondaires à un stade précoce, c’est-à-dire les forêts qui se régénèrent naturellement après avoir été largement déboisées, peuvent absorber et stocker le carbone à des taux comparables à ceux des forêts matures, selon une étude qui met en évidence leur potentiel inexploité dans la lutte contre le changement climatique. Publiée dans Nature Climate Change, l’étude5 a combiné des données mondiales de télédétection avec des mesures à long terme de la biomasse afin de suivre l’accumulation de carbone dans des milliers de forêts tropicales en régénération. Les résultats suggèrent que la protection et la restauration de ces jeunes écosystèmes devraient être une priorité dans la politique climatique internationale.

Les chercheurs dirigés par Nathaniel Robinson du CIFOR-ICRAF, à Nairobi, au Kenya, soulignent que les jeunes forêts sont particulièrement efficaces pour séquestrer le carbone au cours de leurs 30 premières années de repousse. Pour les pays africains où la déforestation a été sévère, investir dans la régénération naturelle constitue une stratégie évolutive et peu coûteuse pour atténuer le changement climatique.